Sortir de réanimation est une bonne nouvelle ! C’est le début de la suite, de la vie d’après. Mais pour autant, cela peut être un moment angoissant pour les patients et leurs proches qui perdent des repères durement acquis et qui quittent une équipe avec laquelle ils ont par définition vécu des moments forts…
Témoignage du Dr ArifoglioLa sortie de réa et le stress de relocation
Les SRPR sont des services spécialisés dans l’accueil des patients présentant une défaillance ventilatoire et/ou neurologique persistante après la stabilisation et la récupération de toutes les autres défaillances.Ces services sont destinés aux patients nécessitant des soins très spécifiques, généralement prodigués en réanimation : sevrage ventilatoire compliqué, ventilation mécanique sur sonde de trachéotomie, accompagnement des éveils de coma prolongés nécessitant des soins techniques et un niveau de surveillance élevé (là aussi, souvent une ventilation mécanique).Les SRPR travaillent toujours en collaboration proche avec un service de réanimation ou un service de soins intensifs et visent à apporter un accompagnement personnalisé aux patients qui le nécessitent, pour favoriser une meilleure rééducation, avec une surveillance et une prise en charge technique et médicale adaptées aux défaillances du patient, tout en mettant à son service une équipe spécialisée en réadaptation.Le séjour en SRPR est un séjour qui peut être assez intense pour le patient, qui se verra proposer, selon ses besoins, de nombreuses séances de kinésithérapie, de neuropsychologie, d’ergothérapie, d’orthophonie et autres spécialités spécifiques pour lui permettre de retrouver une vie la plus normale possible, le plus vite possible.
Témoignage d’AlexandreDu réveil au premiers pas, la réhabilitation
Selon la pathologie qui a conduit en réanimation, la sortie se fait souvent en passant par un service spécialisé : cardiologie, penumologie, neurologie, Selon les besoins du patient, le niveau de surveillance peut décroître progressivement avec un passage en soins intensifs, soins continus avant d’arriver en service de soin conventionnel.
Ce passage par un service spécialisé permet, à l’issue du passage en réanimation, de faire la transition vers une prise en charge en ville. C’est l’occasion de faire un bilan complet de la situation de l’organe atteint, de passer des traitements administrés en intra-veineux vers des traitements par voie orale et donc de progressivement « déséquiper » le patient, et enfin de préparer le suivi à moyen terme.
C’est le bon endroit pour faire le point avec le médecin spécialiste sur les traitements et la prise en charge au long cours des éventuelles séquelles d’organe : n’hésitez pas à poser toutes vos questions.
Ces établissements sont spécialisés dans la rééducation et la réadaptation. Il est très fréquent de passer par quelques semaines voire quelques mois de rééducation après les séjours en réanimation les plus longs. Cette étape permet de retrouver petit à petit son autonomie pour pouvoir, enfin, rentrer à domicile.
Comme en SRPR, l’accent est vraiment mis sur la récupération du patient. Loin d’être de tout repos, le séjour est rythmé par les séances de kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie et autres spécialité de la réadaptation visant à retrouver le plus vite possible la vie la plus normale possible.
C’est une nouvelle étape importante de votre convalescence, probablement l’objectif que vous vous êtes fixé et le moment que vous attendiez avec impatience.
Avant de quitter l’hôpital, vous recevrez :
Le retour à domicile peut être une période aussi frustrante que satisfaisante. Au bonheur de retrouver votre environnement familier et le calme de votre chez-vous, peut se mêler une certaine anxiété de ne plus être autant surveillé(e) qu’à l’hôpital, de recevoir moins d’aide et de voir plus clairement certains éléments de votre autonomie que vous n’aurez pas encore complètement récupérés. Il faudra vous armer de patience et de bienveillance avec vous-même. Votre mission à ce moment-là sera de vous fixer de petits objectifs : faire quelques pas supplémentaires chaque jour, sortir un peu et de vous reposer suffisamment pour les atteindre.
Ne soyez pas trop exigeant(e) avec vous-même. Evaluez et respectez vos limites, soyez prudent(e). Après un passage en réanimation, il faut parfois des mois pour récupérer totalement vos moyens, redevenir pleinement autonome et retrouver votre vie d’avant. Cela demandera du temps à votre corps de se réparer et de se remettre des épreuves qu’il a surmontées, et ce temps sera plus acceptable si vous prenez la mesure de ces épreuves : si vous en éprouvez le besoin, interrogez vos proches sur votre hospitalisation en réanimation. Retournez voir le service, échangez avec les soignants qui se sont occupés de vous. Cela leur fera plaisir de voir votre évolution et de vous aider à vous réapproprier votre histoire. Les rencontrer vous aidera aussi à réaliser le chemin déjà parcouru et à voir votre nouvelle vie et votre autonomie se rapprocher de vous
Dans certains cas, certains services de réanimation proposent une consultation de post-réanimation à intervalles réguliers sur les mois qui suivent la sortie. Cette consultation a pour but de faire le lien entre la période de réanimation et l’après. On peut y proposer des bilans globaux ou plus ciblés, elle peut être réalisée par un médecin, un infirmier, un kinésithérapeute et/ou un psychologue selon les organisations de service. C’est un bon endroit pour poser toutes vos questions sur votre séjour, faire un retour sur votre vécu de la réanimation, demander à revoir une chambre de réanimation, à revoir des soignants, … Pour les soignants, ces consultations sont précieuses pour mieux connaître et comprendre le vécu des patients et « l’après » de la réanimation, en découvrir de nouveaux enjeux, et améliorer les prises en charge.
N’hésitez pas à aborder tous les sujets que vous souhaitez : « petits » symptômes qui ne sont pas forcément abordés directement par les équipes mais qui peuvent être gênants, handicapants, inconfortables, et qui ne peuvent être décelés et donc traités ou améliorés; enjeux de la vie sociale : votre état d’esprit, les éventuels déséquilibres dans la vie familiale, les aides dont vous auriez besoin, vos questions concernant le retour au travail, la réappropriation de votre corps (activité physique, sport, …)
Plus les retours sont nombreux et riches, meilleures seront les prises en charge aussi bien en réanimation qu’après. Ne vous censurez pas !
Après votre sortie de réanimation, si votre état de santé le nécessite, il est possible que vous ayez des rendez-vous médicaux très fréquents qui s’espaceront avec le temps. Au cours de ces consultations, vous ferez le point sur vos progrès et discuterez de tous les problèmes que vous rencontrez.
Autorisez-vous à aborder toutes les questions que vous avez et notamment échangez sur tous les éventuels symptômes que vous pourriez avoir. Cela vous permettra de reprendre le contrôle de votre santé et votre vie, L’équipe pourra aussi vous donner les coordonnées de soignants spécialisés dans l’accompagnement des patients sortis de réanimation (kinésithérapeutes, psychologues ou psychiatres, etc.).
Votre médecin généraliste sera un allié précieux dans votre récupération.
Le retour au travail après une hospitalisation longue en réanimation est rarement immédiatement à temps plein. Selon les causes de l’hospitalisation en réanimation, les séquelles potentielles et la nature de l’emploi, une période de transition et d’adaptation est souvent nécessaire. Ecoutez vos besoins, respectez vos limites, et prenez le temps nécessaire à votre récupération : se brusquer peut être contre productif. N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin traitant et à prendre rendez-vous avec des professionnels de l’aide sociale en cas de besoin. Dans les grandes entreprises, un échange avec les ressources humaines peut permettre de trouver un aménagement temporaire pour faciliter le retour dans la vie active.
Dans certains cas, cependant, le séjour en réanimation constitue un bouleversement important qui peut changer les priorités des personnes et une envie de voir évoluer sa situation professionnelle : écoutez-vous, mais prenez le temps de réfléchir et de vous faire accompagner dans votre nouveau projet : ne sur-estimez pas vos forces et ménagez-vous.
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