Les conséquences sur votre corps

La faiblesse et la perte de poids

Il est normal que vous vous sentiez faible et fatigué dans un premier temps. Lors de votre séjour en soins intensifs, étant alité et inactif, vous avez perdu une importante partie de votre masse musculaire d’autant plus si votre séjour a été long et si vous étiez sous respiration artificielle. Vous reprendrez du poids et retrouverez votre force au fur et à mesure de votre convalescence.

Ce processus peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois. Nous vous conseillons de tenir un journal dans lequel vous pourrez noter vos progrès et ainsi mesurer le chemin parcouru au fil du temps. Cela vous aidera à entretenir votre motivation et votre moral.

 

Tips : L’application LifeMapp Diary, le journal de bord digital, vous permet de continuer à utiliser cet outil pour tracer votre évolution post-soins intensifs et la partager (ou non) avec vos proches. En effet à compter de votre sortie de réanimation, votre journal LifeMapp Diary reste contribuable pour vous et vos proches pendant 6 mois.

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La respiration

Dans le cas d’une hospitalisation en médecine intensive pour un problème respiratoire, il est fréquent d’être essoufflé après votre séjour, de quelques mois à plusieurs années. Certaines séquelles se résorbent très bien à l’aide de rééducation physique, d’autres, malheureusement peuvent rester définitives. Dans tous les cas, une rééducation adaptée et effectuée avec assiduité vous permettra de récupérer, en tout ou en partie, votre souffle. Entourez-vous de professionnels qui vous accompagneront vers la meilleure récupération possible.

Témoignage de Nadine
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La voix et les conséquences de l’intubation

La sonde d’intubation qui vous a aidé à respirer (si vous avez eu une assistance respiratoire) passe entre les cordes vocales. Après l’extubation, vous pouvez donc ressentir des douleurs au niveau de la gorge, une sécheresse de la bouche et de la gorge et votre voix peut être un peu modifiée. Cela devrait passer avec le temps. Si les douleurs sont trop importantes ou persistent plus d’une semaine, pensez à le signaler à votre médecin traitant. Les premiers jours, évitez de forcer sur votre voix afin de laisser à vos cordes vocales le temps de se remettre.

Vous aurez également peut-être des marques ou des petites plaies au niveau des commissures des lèvres, là où passait le cordon qui maintenait la sonde d’intubation fixée. Elles se résorberont vite, vous pouvez appliquer un stick à lèvres pour favoriser la cicatrisation.

La peau et les cheveux

Après un passage en soins intensifs, il est fréquent que la peau soit sèche et irritée, parfois jusqu’à des démangeaisons. Ce peut être en lien avec les œdèmes ou les variations importantes de la pression artérielle (tension) lorsque vous étiez dans un état instable : le corps favorise la perfusion des organes vitaux et la peau est souvent la première à subir les conséquences des hypotensions. Vous pourrez en accélérer la réparation en l’hydratant abondamment et régulièrement jusqu’à ce qu’elle retrouve sa texture habituelle. Vous pouvez profiter de ce moment pour utiliser un produit hydratant doux dont l’odeur vous plaît ou vous apaise, ou pour pratiquer l’automassage qui vous apportera de la détente et le soulagement des tiraillements ou tensions diverses.

 

Il est possible de subir également des pertes de cheveux, parfois jusqu’à plusieurs mois après votre sortie de médecin intensive.

Notez également que vos yeux peuvent être secs après une longue période de coma. Parlez-en à votre médecin, il pourra vous prescrire des larmes artificielles. En cas de persistance de la sécheresse, consultez un ophtalmologue qui vous aidera à trouver une solution.

Les cicatrices et hématomes

Vous pouvez avoir des cicatrices, en lien avec les différents traitements effectués pour vous soigner et vous surveiller.

  • Si vous avez eu une trachéotomie pour faciliter votre autonomisation respiratoire, vous avez une cicatrice à la base du cou.
  • Vous pouvez avoir de légères cicatrices sur les côtés du cou ou au niveau des plis des aines si l’on vous a posé un cathéter central pour vous passer certains médicaments ou si vous avez eu besoin d’être dialysé.
  • Les cathéters artériels laissent aussi parfois de légères cicatrices au niveau des poignets, sur l’artère radiale.
  • Concernant les petites cicatrices rondes au niveau du thorax ou de l’abdomen, il peut s’agir de drains posés.
  • Enfin bien sûr, si vous avez dû subir une chirurgie, vous pouvez avoir des cicatrices plus importantes.
  • Autorisez-vous à apprivoiser ces marques qui témoignent de votre résilience.

Masser régulièrement vos cicatrices en diminuera l’aspect jusqu’à disparition pour certaines. Certaines crèmes aident à cette cicatrisation, n’hésitez pas à en parler à votre pharmacien.

Vous pouvez également avoir des hématomes dans les premiers temps : ils sont en lien avec les traitements anticoagulants qui vous ont été administrés pendant votre période d’alitement afin d’éviter les phlébites. Ces hématomes se résorberont progressivement en quelques jours ou quelques semaines en fonction de leur taille.

Changement de l’audition, du goût, du toucher et de l’odorat

Vos facultés sensorielles peuvent être légèrement modifiées par votre passage en soins intensifs. Vous pourrez avoir des modifications du goût et de l’odorat. Le goût peut notamment être modifié par certains traitements, par exemple, certains médicaments laissent un goût métallique dans la bouche. Cela disparaitra à l’arrêt du traitement. De nombreux patients relatent avoir envie de sensations froides (ventilateur, vessies de glace) ou d’alimentation très fraiche (glaces) à la fin de leur séjour en médecine intensive ou juste après. N’hésitez pas à céder à ces envies !

 

Vous pourrez constater aussi une légère myopie temporaire due à la faible profondeur du champ visuel dans une chambre d’hôpital, ou encore des sensations étranges comme des fourmillements sur la peau.

 

Ces modifications de vos sens peuvent être déstabilisantes ou stressantes, mais elles ne sont que temporaires et disparaîtront avec le temps. Avec le retour à votre vie habituelle, ces sensations devraient rentrer dans l’ordre. Si ce n’était pas le cas au bout de quelques semaines, parlez-en à votre médecin. 

Les problèmes pour uriner

En médecine intensive, il est extrêmement fréquent de poser une sonde urinaire aux patients afin de surveiller précisément leur fonction rénale. Après plusieurs semaines avec une sonde, et en lien avec la perte d’une partie de votre masse musculaire, vous pourrez avoir du mal à vous contrôler et avoir des épisodes d’incontinence. Soyez rassuré, cela devrait revenir à la normale. Si cela ne s’améliore pas en quelques semaines, il peut être utile de consulter un urologue qui pourra vous prescrire de la physiothérapie périnéale afin de récupérer toutes vos fonctions.

Soyez également vigilants aux symptômes d’une infection urinaire : Impossibilité d’uriner pendant plusieurs heures. Sensation de brûlures lorsque vous urinez. Présence de sang dans les urines.

 

Cela doit vous amener à consulter votre médecin traitant qui vous prescrira un traitement simple si besoin.

Un passage en soins intensifs peut entraîner beaucoup de séquelles physiques mais cela peut également occasionner du stress et des conséquences psychologiques sur le patient.

 

Les dysfonctions sexuelles

En post-soins intensifs, il n’est pas rare de constater des effets secondaires sur votre vie sexuelle : accroissement ou diminution de la libido, dysfonctions mécaniques ou physiologiques, qui peuvent être liées à votre état psychologique, à votre état de fatigue ou aux traitements que votre situation nécessite.

 

Les causes peuvent être variées, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant qui ne pensera pas forcément à aborder le sujet avec vous : des solutions peuvent être trouvées !

Un passage en soins intensifs peut entraîner beaucoup de conséquences physiques mais cela peut également occasionner du stress et des conséquences psychologiques sur le patient.