Voir obstination déraisonnable
Médicaments administrés par perfusion, à débit continu et extrêmement précis, et dont la fonction est d’améliorer le travail du cœur ou d’augmenter la pression artérielle.
Lorsque les patients ne peuvent plus s’alimenter par la bouche (sédation, coma, problèmes de déglutition, etc.) on peut les alimenter par l’intermédiaire d’une sonde placée dans l’estomac : la sonde gastrique : on parle d’alimentation entérale (enter- signifiant estomac). Dans certains cas, le tube digestif peut ne pas être fonctionnel, on fera alors passer les nutriments nécessaires au bon fonctionnement des organes directement par les perfusions. On parle alors d’alimentation parentérale.
Amnésie signifie absence de souvenirs. Il est fréquent que les patients ne se souviennent pas de tout ou partie de leur séjour en soins intensifs. Les causes de l’amnésie sont multiples : les médicaments sédatifs et anesthésiques sont souvent amnésiants, l’infection grave et les troubles du sommeil influent directement sur la capacité de fabriquer les souvenirs, et d’autres mécanismes encore peuvent jouer dans ces processus… Pour faciliter la rémission psychologique des patients de réanimation, il peut être utile de les aider à comprendre ce qui s’est passé durant les phases qu’ils ont oubliées. Tenir un journal de bord est une solution simple et efficace.
L’anesthésie est le fait d’ « endormir » les sensations d’une personne avec des médicaments ou des gaz sédatifs (qui font dormir) et antalgiques (qui suppriment la douleur). Couramment pratiquée au bloc opératoire, l’anesthésie peut-être générale : le patient est « endormi » complètement; ou locale : les médicaments anesthésiants sont injectés directement au niveau des nerfs de la zone à traiter. Seule la zone est donc « endormie » : le patient reste conscient. L’anesthésie au bloc opératoire vise principalement à permettre la sécurité de l’intervention par l’immobilisation totale de la zone ainsi que la prévention de la douleur.
En soins intensifs, on a recourt à l’anesthésie générale lorsque la défaillance d’un organe nécessite une mise au repos totale : on peut « endormir » un patient pour mettre ses poumons au repos par exemple.
L’anoxie est l’absence d’alimentation en oxygène. Elle entraîne la destruction des cellules. L’anoxie cérébrale a des conséquences graves et irréversibles.
L’antalgie ou l’analgésie est la suppression de la sensation de la douleur. Elle peut s’effectuer grâce à des médicaments (les antalgiques), mais aussi via des méthodes non médicamenteuses : selon la douleur à traiter, l’usage de chaud (bouillotte), de froid (vessie de glace), ou encore la kinésithérapie peuvent s’avérer très efficaces.
Le cœur fait circuler le sang dans l’organisme et permet ainsi l’apport en oxygène aux cellules des différents organes. Lors d’un arrêt de cœur, l’apport en oxygène est interrompu, ce qui entraine la destruction rapide des cellules. En quelques minutes, les conséquences peuvent être irréversibles. Ainsi, la rapidité de prise en charge (massage cardiaque, ventilation) est essentielle pour limiter les séquelles possibles.
L’aspiration trachéale est un soin de routine consistant à désencombrer le patient intubé. On passe une fine sonde d’aspiration par la sonde d’intubation afin d’aller aspirer les sécrétions bronchiques que le patient fait remonter en toussant. Le geste peut être impressionnant car il provoque la toux du patient. Ce n’est pas un soin agréable mais il est nécessaire à la bonne respiration du patient.
Une bactérie est un micro-organisme vivant microscopique. Certaines bactéries sont utiles et nécessaires : elles composent ce que l’on appelle la flore, par exemple la flore intestinale favorise la bonne digestion des aliments. D’autres bactéries sont dangereuses et doivent être combattues. Pour aider le corps à combattre ces « mauvaises » bactéries, on utilise les antibiotiques.
Bactérie qui a développé une défense contre plusieurs antibiotiques. Elle est donc plus difficile à combattre et il est extrêmement important d’éviter sa dissémination au sein de l’hôpital : c’est pourquoi il peut être demandé de respecter certaines précautions à l’entrée des chambres des patients : les “mesures d’isolement”.
La bronchoscopie ou fibroscopie bronchique est un examen consistant à aller observer l’intérieur des bronches à l’aide d’une petite caméra positionnée au bout d’une sonde. Chez le patient intubé, on passe généralement par la sonde d’intubation, chez le patient non intubé, on passe généralement par le nez. Cet examen peut également permettre la réalisation de prélèvements à visée diagnostique.
Les cadres de soin sont des infirmiers ayant suivi une formation supplémentaire en management. Ils coordonnent le personnel paramédical et supervisent la logistique du service. Ils peuvent être des ressources précieuses pour vous aider à comprendre le fonctionnement du service.
Les cathéters sont des tubes souples et creux qui sont insérés dans les veines ou les artères du patient.
Les cathéters artériels permettent la surveillance en continu de la pression artérielle (tension). Ils permettent également d’effectuer les prélèvements sanguins réguliers souvent nécessaires en réanimation sans avoir besoin de piquer le patient. L’insertion est effectuée stérilement, sous anesthésie locale. Leur entretien nécessite des soins stériles.
Les cathéters veineux centraux sont nécessaires pour sécuriser l’administration de nombreux médicaments en soins intensifs comme les catécholamines (noradrénaline par exemple). Dans certains cas, les cathéters centraux permettent aussi la surveillance des pressions dans les vaisseaux. L’insertion est effectuée stérilement, sous anesthésie locale. Leur entretien nécessite des soins stériles.
La clinique est l’exercice au lit du patient. Le chef de clinique est le médecin en charge de la supervision de l’exercice clinique c’est à dire des soins au patient. Au sein de l’unité de soin, les internes exercent sous sa supervision et sous sa responsabilité. Le chef de clinique est responsable de la coordination de l’équipe de soin de l’unité et de la définition des objectifs quotidiens pour chaque patient. Le chef de clinique exerce sous la responsabilité du chef de service.
Chute brutale et profonde de la tension artérielle. Rapidement, cet état clinique peut avoir des conséquences graves sur les organes (reins, poumons, foie, etc.) On peut distinguer plusieurs types de choc : le choc septique, lié à une infection grave ; le choc hémorragique, lié à une perte de sang importante ; le choc cardiogénique, lié à un mauvais fonctionnement du cœur et enfin le choc anaphylactique, lié à une allergie grave.
Il existe deux types de circulation extra corporelles, l’un supplée la défaillance des seuls poumons, l’autre supplée l’ensemble coeur-poumons.
Dans le premier cas, la circulation extra-corporelle est posée chez les patients pour qui la ventilation artificielle via l’intubation la mise sous respirateur ne suffisent pas à oxygéner correctement le sang.
On pose alors deux très gros cathéters (appelés canules) dans de gros troncs veineux du patient (souvent dans le creux des aines), le sang est aspiré à l’aide d’une pompe et passe dans une membrane d’oxygénation et de décarboxylation (le gaz carbonique y est épuré).
Le deuxième cas est utilisé en cas de défaillance cardiaque majeure, voire de défaillance coeur-poumon. La fonction cardiaque est alors supplée via la pompe de la machine qui remplace complètement le coeur, et si besoin est, les poumons également. Les canules sont alors positionnées l’une en artériel, l’autre en veineux.
L’utilisation d’une circulation extra-corporelle est une procédure extrêmement invasive qui comporte de nombreux risques et qui ne peut être envisagée légèrement.
Il s’agit d’une machine d’assistance biventriculaire (c’est à dire qui va assister les deux ventricules, les cavités cardiaques basses), avec mise en place de 2 ventricules artificiels qui vont remplacer les ventricules natifs. Cette machine est mise en place lors d’une intervention chirurgicale lourde. Cette technique est nouvelle et n’est actuellement utilisée qu’exclusivement dans le cadre d’un protocole de recherche. Cette technique ne peut être qu’une transition vers la transplantation cardiaque : il n’est pas possible de vivre longtemps avec.
Le coma est un état de conscience altéré :
Le coma altère la capacité du patient à protéger le carrefour entre les voies aériennes (vers les poumons) et les voies digestives (vers l’estomac), raison pour laquelle il est nécessaire d’intuber les patients dans le coma, et de les placer sous respiration artificielle. Un patient dans le coma nécessite une surveillance accrue. On ne sait pas ce qu’entend un patient dans le coma, mais il semble que la présence et les voix des proches puissent dans certains cas être reconnues, même s’il n’en aura que peu ou pas de souvenirs plus tard. Les soignants expliquent leurs gestes au patient et le préviennent avant tout contact physique. La présence verbale est bénéfique pour le patient et il ne faut pas hésiter à lui parler.
Il est courant que les patients éveillés en soins intensifs soient plus ou moins confus, perdus, désorientés. Ce peut être dû au stress, à l’infection, aux médicaments ou à la fatigue. L’âge est également un facteur de risque important. Il est conseillé de les re-situer régulièrement dans l’espace et dans le temps en leur rappelant où ils sont, pourquoi ils sont là, ainsi qu’en leur rappelant le jour et l’heure. Permettre aux patients de sortir de leur chambre dès que leur état de santé les y autorise est un bon moyen de réduire la durée de cette confusion (balade dans le couloir, voire petit tour de l’hôpital).
Le mot « décubitus » signifie être allongé. Le décubitus ventral est le fait de coucher les patients sur le ventre. Cette technique est particulièrement utile en cas d’insuffisance respiratoire grave car elle permet d’améliorer les échanges gazeux (l’efficacité de la respiration). On peut aussi parler de décubitus latéral lorsqu’on posture les patients sur le côté, là encore généralement pour favoriser la respiration. Le décubitus latéral peut aussi être utilisé en soins intensifs pour soulager les points d’appuis et prévenir ou traiter une escarre.
Le délirium est un état cognitif particulier où le patient peut être désorienté (il ne sait plus où il est, il ne se repère plus dans le temps), voire subir des hallucinations. Le délirium est fréquent en réanimation, il est la conséquence de l’agression de la maladie aiguë, et peut être favorisé par l’infection grave, les médicaments, les troubles du sommeil etc.
Il peut se manifester par une grande agitation mais aussi parfois par un mutisme total (le patient est très calme, il est conscient mais ne s’exprime pas, ne répond pas aux sollicitations). Voir Vécu du patient
Pour lutter contre le délirium, il est important de bien marquer le rythme jour-nuit, de favoriser le repos la nuit et l’activité la journée, et de réorienter le patient : utiliser une horloge, lui rappeler où il est et pourquoi il est là, etc.
Technique qui consiste, par l’intermédiaire d’un cathéter veineux central, d’un filtre (rein artificiel) et d’une pompe, à nettoyer le sang des déchets toxiques qui s’accumulent lorsque les reins fonctionnent mal, ou dans certaines situations critiques.
Certaines dialyses dites intermittentes peuvent durer entre 2 et 8h selon l’indication, mais dans certains cas, en soins intensifs, on peut mettre en place une dialyse continue, c’est à dire qui peut durer plusieurs jours et que l’on peut reconduire à la fin de la durée d’usage du filtre (rein artificiel).
Le patient dialysé conscient peut avoir froid, il ne faut pas hésiter à lui poser la question, et à le couvrir si nécessaire. D’autres symptômes peuvent apparaître plus rarement, il ne faut pas hésiter à les signaler à l’équipe soignante.
Les diététicien.ne.s sont sollicités afin de s’assurer que les patients reçoivent les apports nutritionnels adaptés à leurs besoins spécifiques. Ils passent régulièrement dans les services de soins intensifs pour optimiser la nutrition des patients qu’ils soient intubés et dans le coma ou conscient et autonomes. L’alimentation des patients est un facteur clef de leur récupération et ne peut pas être laissée au hasard.
Les directives anticipées consistent en un document rédigé à l’avance par le patient, où il exprime ses souhaits pour le cas où il serait dans l’incapacité de donner son avis. Elles peuvent être rédigées sur papier libre, ou utiliser un formulaire pré-construit comme celui de la Société de Réanimation de Langue Française : à retrouver ici
Le don d’organes est possible dans certains cadres, et notamment après le diagnostic d’un passage en mort encéphalique ou après une décision de limitation ou d’arrêt des traitements (cadre légal dit de Maastricht III). Tous les organes et certains tissus peuvent être concernés. Par défaut, en France, toutes les personnes sont considérées donneuses. Il est possible de s’inscrire sur le registre national des refus pour clarifier sa position.
Tuyau souple placé dans le corps afin de permettre l’élimination de sang, d’air ou de sécrétions qui pourraient entraver la bonne cicatrisation ou le bon fonctionnement d’un organe.
L’échographie est un examen permettant d’explorer l’anatomie et les fonctions de certains organes. L’échographie peut être interne ou externe :
Dans le cas des échographies externes, le médecin applique une sonde contre la peau au niveau de l’organe qu’il souhaite explorer, cette sonde émet des ultrasons qui traversent les tissus puis lui sont renvoyés sous la forme d’un écho. C’est un examen relativement rapide et indolore qui s’effectue au lit du patient.
Dans le cas de échographies internes, il s’agit d’insérer la sonde dans une cavité naturelle afin de s’approcher mieux de l’organe à explorer. Par exemple, dans certains cas l’échographie externe du coeur (échographie trans thoracique) ne suffit pas à bien voir les structures souhaitées, le médecin pratiquera alors une échographie transoesphagienne : on fait passer la sonde d’échographie par la bouche jusque dans l’oesophage pour s’approcher plus près du coeur
Les électrodes sont les petits capteurs que l’on positionne sur la poitrine du patient et qui permettent de mesure l’activité électrique du coeur.
« Endo- » signifie « à l’intérieur » et « scopie » signifie « regarder ». Le mot endoscopie recouvre tous les examens qui consistent à aller regarder à l’intérieur du corps à l’aide d’une sonde munie d’une caméra. Pour plus de clarté, on précise généralement l’organe ciblé : bronchoscopie ou endoscopie/fibroscopie bronchique par exemple, pour les bronches, ou endoscopie gastrique pour l’estomac. Voir fibroscopie.
Lésion cutanée (plaie) due à l’alitement. L’alitement et l’immobilisation, nécessaires pour la sécurité du patient de soins intensifs, peuvent avoir des conséquences. Parmi elles, les escarres, qui sont liées aux pressions que la peau subit entre les os saillants et le matelas : c’est ce que l’on appelle les points d’appui. Pour éviter les escarres, les infirmiers et les aides-soignants réinstallent régulièrement les patients afin de varier les zones sur lesquelles s’exerce la pression et procèdent à des effleurages des points d’appui (massages légers de l’arrière du crâne, du dos, du sacrum, des coudes et des talons) et s’assurent que les patients reçoivent des apports nutritionnels suffisants. Vous pouvez participer à la lutte contre les escarres en prodiguant des massages légers à vos proches au niveau des zones qui vous sont accessibles : notamment les coudes et les talons.
Lorsque le patient a retrouvé son autonomie respiratoire, on procède à l’extubation : le fait de retirer la sonde d’intubation. C’est un moment un peu impressionnant et peu agréable pour le patient, mais c’est aussi un moment important qui signe la fin de la phase aiguë.
NB: dans le cas d’un échec thérapeutique, et dans le cadre de l’arrêt des traitements, il peut arriver que l’on procède à une extubation pour permettre au patient de vivre ses derniers instants libéré des attribus médicaux.
Voir Endoscopie. Le principe de cet examen consiste à explorer l’intérieur du corps à l’aide d’un endoscope pourvu d’une fibre optique. L’endoscope, ou fibroscope est composé d’un tube souple de quelques millimètres de diamètre dans lequel est insérée une fibre optique. Il possède une source lumineuse à l’une de ses extrémités. Certains utilisent une mini-caméra et sont connectés à un écran vidéo. Ils peuvent être équipés de pinces afin de réaliser des prélèvements pour une analyse en laboratoire. Un système de commande permet de se diriger une fois à l’intérieur du corps.
L’immobilité forcée entraîne une fonte musculaire qui peut être impressionnante lorsque l’hospitalisation en soins intensifs se prolonge. La récupération de l’autonomie en sera d’autant plus longue, c’est pourquoi les kinésithérapeutes et les infirmiers interviennent précocement pour enrayer ce phénomène en mobilisant les patients dès qu’ils sont en état de le supporter.
La nuit, le week-end et les jours fériés, les soins se poursuivent en soins intensifs : ces plages horaires sont appelées « gardes ». Afin d’assurer les soins et une surveillance continue optimale, les infirmier.e.s et aides-soignant.e.s sont généralement aussi nombreux le jour et la nuit, la semaine que les jours fériés; en revanche les médecins se relaient et sont moins nombreux sur les gardes. Les patients les plus graves et les situations d’urgence sont donc prioritaires pendant ces périodes et les médecins sont moins disponibles pour les entretiens ou la gestion des affaires courantes, qui seront plus facilement gérées en journée.
On appelle « gaz du sang » un examen biologique que l’on effectue en prélevant du sang artériel ou veineux selon les mesures recherchées. La plupart du temps, il est nécessaire de prélever le sang en artériel, ce prélèvement est effectué au niveau de l’intérieur du poignet, là où l’on sent le pouls. Ce prélèvement est particulièrement douloureux en raison de l’innervation de la paroi des artères, raison pour laquelle il peut être indiqué de poser un cathéter artériel afin de permettre un accès continu au sang artériel sans multiplier les ponctions (piqûres). Les gaz du sang sont prélevés fréquemment dans le cadre des insuffisances respiratoires, mais également en cas de choc. On surveille alors l’oxygène dans le sang, le gaz carbonique, mais aussi l’acidité du sang (pH).
Dans le cadre de certaines pathologies, il est possible de placer les patients en hypothermie, c’est à dire de refroidir leur corps en dessous de 36 degrés, parfois jusqu’à 34 degrés. Cette thérapie est utile pour protéger les cellules cérébrales.
Les hémocultures sont des prélèvements sanguins permettant de mettre en évidence la présence de bactéries dans le sang. Le sang est prélevé directement dans de gros tubes contenant un « milieu de culture », un liquide favorable à la multiplication des bactéries recherchées. Le résultats des hémocultures peut mettre plusieurs jours à revenir : c’est la période de culture.
Il s’agit d’une technique d’assistance cardiaque pour un seul ventricule (monoventriculaire) : une pompe aspire le sang dans le ventricule gauche (une des cavités du coeur) et le réinjecte dans l’aorte (l’artère principale qui sort du coeur et envoie le sang aux organes). Cette machine peut être mise transitoirement dans l’attente d’une rééducation et réhabilitation en vue dans un second temps d’une transplantation cardiaque, ou définitivement. On peut vivre avec cette machine plus de 10 ans. Elle nécessite d’anticoaguler le sang, et d’être alimentée en énergie par des batteries externes connectées à la machine par un fil qui sort au niveau de l’abdomen.
Qualifie tous troubles ou complications provoquées par un traitement médical ou un médicament. Les équipes de réanimation mettent tout en oeuvre pour limiter la iatrogène mais plus le nombre de traitements et de soins est important, plus le risque de complication est élevé.
Ce sont des infections contractées au sein de l’hôpital. En soins intensifs, et malgré l’attention constante portée à l’hygiène, elles concernent en moyenne 1 patient sur 5 du fait de leur grande fragilité et des techniques invasives nécessaires à leur survie.
Les internes sont de jeunes médecins ayant passé le concours de l’internat (à la fin de la 6e année d’études). Ils sont habilités à prescrire sous la responsabilité du chef de clinique. Ils sont très présents au sein des unités et seront pour vous des interlocuteurs de premier plan.
Acte médical consistant à placer une sonde, par la bouche ou le nez, dans la trachée d’un patient anesthésié afin de le ventiler (apport d’oxygène pour l’aider à respirer). Extubation : retrait de cette sonde.
La lutte contre les infections nosocomiales est centrale à l’hôpital. Parmi les mesures permettant de limiter la propagation des germes, on pourra décider d’un isolement. Il s’agit soit de la protection des patients les plus fragiles contre les germes naturellement présents chez chacun de nous, soit de la protection des visiteurs et des autres patients contre une bactérie multirésistante portée par un patient. Les mesures particulières à prendre sont généralement indiquées sur la porte de la chambre.
Imagerie par Résonance Magnétique. Il s’agit d’un examen de radiologie, non invasif permettant de voir avec beaucoup de finesse les structures internes du corps humain. Le patient passe au centre d’un appareil émettant des ondes électromagnétiques. Les délais d’attente pour un IRM sont souvent longs. L’IRM, en raison de sa technologie par ondes électromagnétiques, est contre indiqué lorsque le patient est porteur d’un matériel métallique ou électronique (pacemaker, prothèse, etc)
Les kinésithérapeutes ont un rôle majeur en soins intensifs. Ils passent quotidiennement auprès des patients afin d’entretenir la souplesse des articulations et faire travailler les muscles. Leur rôle est également très important dans le sevrage de la respiration artificielle et la rééducation de tous les muscles.
Lorsqu’un patient ne bénéficiera pas de certains traitements, ou ne bénéficie plus des traitements mis en place, et afin de limiter au maximum l’inconfort, la douleur et l’angoisse qu’ils entraînent, ces traitements peuvent ne pas être entrepris ou bien être arrêtés. En France, depuis 2004, et plus récemment en 2016, les lois Léonetti et Claeys-Leonetti encadrent ce qu’on appelle les décisions de « limitation et arrêt des traitements » (LAT). Ces décisions sont prises de manière concertée avec l’ensemble de l’équipe soignante, un consultant extérieur et en tenant compte des souhaits exprimés du patient et en informant précisément son entourage. Ces décisions sont réévaluées tous les jours en fonction de l’évolution de l’état du patient. L’arrêt de certains traitements qui maintiennent la vie artificiellement peut accélérer le processus du décès. Le cas échéant, les équipes soignantes mettent en place des soins palliatifs et la loi française autorise notamment depuis 2016 la « sédation profonde et continue jusqu’au décès », permettant ainsi une fin de vie aussi confortable que possible aux patients concernés.
Il s’agit d’un petit tuyau permettant d’apporter à l’entrée des narines un supplément d’oxygène dans le cas où l’oxygène présent dans l’air ne suffit pas au patient. Lorsqu’elles ne suffisent pas, on pourra utiliser un masque, un masque avec réservoir ou décider de passer à des thérapies plus intensives comme la V.N.I (ventilation non invasive) ou la ventilation artificielle via une sonde d’intubation.
Un moniteur (ou « scope ») enregistre en permanence le rythme cardiaque et respiratoire, la pression artérielle et la saturation en oxygène dans le sang. Ces données sont relevées grâce à des capteurs et des électrodes reliés au scope par des câbles. Les moniteurs sont configurés pour alerter le personnel soignant si l’état du patient est instable. Ces moniteurs sont également connectés à des stations de surveillance centrales afin que l’état du patient reste surveillé en permanence, même lorsque le personnel soignant est hors de la chambre.
La mort encéphalique, ou mort cérébrale n’est pas le coma. Il s’agit d’un état irréversible où une partie cruciale du cerveau est détruite, sans possibilité de récupération. En soins intensifs, il arrive que les patients passent en mort encéphalique alors qu’ils sont toujours reliés à des machines qui maintiennent l’apparence de la vie : respirateur qui fait se soulever la poitrine, circulation extra-corporelle qui fait circuler le sang, adrénaline ou noradrénaline qui maintiennent l’activité cardiaque et la pression artérielle. Le diagnostic de mort encéphalique repose sur des critères précis et spécifiques. Une fois que ce diagnostic est posé, le certificat de décès est signé par le médecin. Même si les machines peuvent maintenir l’apparence de la vie dans le corps quelques temps, les fonctions d’un corps dont le cerveau est détruit deviennent très vite, très instables et il n’est pas possible de maintenir les choses très longtemps. La mort encéphalique est l’une des situations autorisant le don d’organes en France.
Pendant le séjour en soins intensifs, l’évolution de l’état de santé du patient peut conduire à s’interroger sur le bien-fondé des traitements en cours. L’absence de bénéfice attendu malgré des soins lourds et parfois agressifs pour le patient peut conduire à limiter l’utilisation de certains traitements ou à en interrompre d’autres, voire à se limiter à des traitements visant à assurer le confort. En effet, en France, l’obstination déraisonnable est interdite par la loi. Depuis 2004, et plus récemment en 2016, les lois Léonetti et Claeys-Leonetti encadrent ce qu’on appelle les décisions de « limitation et arrêt des traitements » (LAT). Ces décisions sont prises de manière concertée avec l’ensemble de l’équipe soignante, un consultant extérieur et en tenant compte des souhaits exprimés du patient et en informant précisément son entourage. Ces décisions sont réévaluées tous les jours en fonction de l’évolution de l’état du patient.
Pour administrer les médicaments, on les dilue dans des solutions à base d’eau afin de ne pas irriter les veines. Ainsi, chaque jour, les patients reçoivent de grandes quantités de liquides, et malgré les traitements destinés à favoriser l’élimination, il est extrêmement courant que les patients de réanimation aient des œdèmes. Les membres gonflent, notamment les mains. Il arrive dans certains cas que ces gonflements soient généralisés à l’ensemble du corps y compris le visage. Cela se résorbe par la suite. Les patients sont régulièrement pesés et lorsque cela est nécessaire, il est possible d’accélérer cette résorption grâce à des traitements diurétiques (qui font uriner).
Les soins palliatifs sont les soins mis en oeuvre afin de soulager certains symptômes en vue de permettre au patient la vie la plus confortable possible. Souvent opposés aux soins curatifs dans le discours médiatique, ils s’agit en réalité de soins utiles à réaliser dès la phase aiguë en parallèle des soins curatifs (c’est à dire les soins visant directement à la guérison). En fin de vie, ou en l’absence de projet curatif, toute la prise en charge va se concentrer sur ces soins dits palliatifs, afin d’offrir au patient les derniers instants les plus confortables possibles. Selon l’adage, c’est « tout ce qui reste à faire lorsqu’il n’y a plus rien à faire ».
ou Pneumopathie Acquise sous Ventilation Mécanique : il s’agit d’une des complications les plus fréquentes de la ventilation mécanique : les germes naturellement présents dans la bouche passent le long de la sonde d’intubation malgré les précautions prises et les soins de bouche régulier et provoquent une infection respiratoire qui vient se surajouter aux problèmes pré-existants. De nombreuses mesures sont prises en réanimation pour éviter les P.A.V.M. : la position demi-assise dans le lit, les soins de bouche réguliers, l’aspiration en fond de gorge, la vérification fréquente de la pression du ballonnet qui se situe au bout de la sonde d’intubation et retient les sécrétions buccales, etc. mais ces mesures ne suffisent pas toujours à prévenir la survenue de cette infection chez les patients de soins intensifs, par définition très fragiles.
Il s’agit d’une personne majeure, désignée par le patient au préalable (membre de la famille, ami, voisin, médecin traitant…) pour recevoir les informations médicales et rapporter les souhaits du patient s’il est dans l’incapacité d’exprimer sa volonté. Il est important que cette personne puisse avoir des discussions en profondeur avec le patient afin de porter au mieux ses souhaits puisqu’elle devra s’exprimer au nom du patient et non à titre personnel. Cette désignation est médico-légale et doit s’effectuer par écrit, sur papier libre ou sur le formulaire proposé par le service. Le document de désignation doit préciser les coordonnées de la personne de confiance, et comprendre la signature du patient mais aussi de la personne de confiance désignée. La personne de confiance peut posséder un exemplaire des directives anticipées afin de le faire valoir le moment opportun. La désignation de la personne de confiance est révisable et révocable à tout moment.
Une pompe à perfusion (ou un pousse-seringue) est un dispositif qui permet d’injecter des médicaments et des liquides dans les veines, par l’intermédiaire d’un cathéter. Le pousse-seringue ou la pompe à perfusion permet d’adapter de façon très précise le débit des médicaments.
Les poumons sont les organes de la respiration. Ils ont deux grandes fonctions :
Lors de l’insuffisance respiratoire, les poumons échouent à jouer leur rôle. Dans certains cas, un simple « coup de pouce » peut être suffisant, en leur apportant un peu plus d’oxygène, ou en insufflant le mélange gazeux adapté aux besoins du corps avec une certaine pression (voir V.N.I.).
Dans des cas plus graves, il sera nécessaire d’intuber le patient et de le mettre sous respiration artificielle pour pouvoir contrôler de façon extrêmement précise les proportions du mélange gazeux adapté aux besoins du patient, tout en protégeant au maximum les poumons fragilisés par l’agression en cause.
Les prescriptions sont actualisées en permanence par les médecins responsables du patient, le matin après avoir pris connaissance des derniers résultats d’examens et au fur et à mesure de la journée, selon l’évolution des paramètres vitaux (pouls, tension, saturation en oxygène mais aussi tous les autres paramètres recueillis grâce aux machines tout au long des 24h) et l’évolution de l’état du patient.
Pour faire avancer les connaissances scientifiques et améliorer les techniques de soin, les services de soins intensifs prennent part à la recherche scientifique de manière très active. Les données recueillies au cours de l’hospitalisation du patient sont susceptibles d’être secondairement exploitées de manière anonyme pour des travaux d’évaluation et de recherche. En outre, l’accord du patient lui-même ou de ses proches pourra être demandé pour mener des études comparatives entre différents types de traitements ou de prise en charge. Pour cela, un formulaire de consentement sera communiqué au patient s’il est capable de le lire et le comprendre, ou à ses proches le cas échéant, et devra être signé. Ce formulaire détaille les modalités de l’étude proposée au patient ou à ses proches. Bien entendu, le patient ou ses proches sont tout à fait libres de refuser et cela ne modifiera en rien la prise en charge ni les rapports avec l’équipe soignante. Dans le cas où le consentement est donné par les proches, son consentement sera redemandé au patient une fois qu’il sera de nouveau en mesure de prendre des décisions pour lui-même.
Le respirateur (ou ventilateur) est une machine permettant d’administrer aux patients un mélange gazeux adapté à leurs besoins en en contrôlant le volume et la fréquence. Cela permet de maintenir une teneur en oxygène stable et suffisante dans le sang des patients ainsi que d’en éliminer le gaz carbonique. Le respirateur assiste la fonction respiratoire en cas de défaillance pulmonaire et/ou cardiaque, mais on l’utilise aussi lorsque le patient est dans le coma afin de protéger les poumons du patient des infections. Pour cela, le patient sera relié au ventilateur grâce à la sonde d’intubation placée dans sa trachée. La mise en place de cette sonde s’effectue toujours sous anesthésie.
Le réveil est un moment très attendu par les proches des patients en soins intensifs. Cependant il est souvent bien différent de ce que l’on voit dans les films : plus la phase de sédation (coma artificiel) aura duré longtemps, plus les organes de l’élimination (foie et reins) auront été touchés, plus les médicaments sédatifs prendront de temps à être éliminés : le « réveil » peut en réalité se faire sur des jours et de façon très progressive.
Lorsqu’on parle de « saturation » on parle généralement de la saturation de pouls en oxygène, mesurée par un capteur qui ressemble à une petite pince que l’on met au bout du doigt ou parfois sur le lobe de l’oreille. Cette mesure est un bon reflet de l’oxygénation du patient mais n’est pas aussi précise que la saturation artérielle en oxygène, obtenue grâce aux gaz du sang.
Le scanner, aussi appelé tomodensitométrie, est un examen à rayons X. Le principe consiste à réaliser des images en coupes fines d’une partie du corps. Le tube de rayons X tourne autour du corps du patient et des images sont obtenues informatiquement. Il faut ensuite les ‘lire’ pour permettre un diagnostic. Fréquemment, un produit de contraste à base d’iode est utilisé pour améliorer leur qualité, il est généralement injecté par perfusion.
Le S.D.R.A. ou Syndrome de Détresse Respiratoire Aiguë est une défaillance respiratoire majeure nécessitant l’intubation et la ventilation du patient (respiration artificielle). Le S.D.R.A. peut avoir de nombreuses causes, dont les plus fréquentes sont bactériennes ou virales. La prise en charge consiste à traiter la cause et à suppléer les organes le temps du traitement de la cause.
Administration de médicaments permettant d' »endormir » le patient, de le plonger dans un coma artificiel. Cela est réalisé dans plusieurs indications : mettre un ou plusieurs organes au repos, éviter la douleur lors d’une procédure invasive (geste désagréable, ou opération chirurgicale), permettre aux patients de mieux tolérer le respirateur. Voir anesthésie.
Le sevrage consiste en l’arrêt progressif d’un traitement. On parle notamment de sevrage respiratoire, un processus qui peut prendre de quelques jours à plusieurs semaines dans certains cas. On peut également parler de sevrage des catécholamines.
Phase de la prise en charge qui vise à rendre son autonomie respiratoire au patient. On va progressivement diminuer les niveaux d’aide sur le respirateur, en fonction de la durée de la phase aiguë, les patients peuvent avoir plus ou moins perdu de muscles. Le passage par une trachéotomie transitoire peut faciliter et accélérer le processus de sevrage, permettant de débrancher le patient du respirateur quelques heures par jour tout en gardant la possibilité de le rebrancher notamment la nuit et sur les phases de repos. La réhabilitation musculaire est également très importante dans ce processus : mise au fauteuil, verticalisation, etc sont autant de moyens de remuscler la cage thoracique du patient et de l’aider à récupérer plus vite.
Service de soins accueillant les malades les plus graves de l’hôpital, ou les plus à risque de s’aggraver. Les soins intensifs désignent également les soins techniques et médicaux administrés à ces patients dans un état grave afin de suppléer (remplacer) les organes devenus inefficaces par la maladie aiguë le temps que le corps “passe le cap” de la phase aiguë. Les soins intensifs ne peuvent être poursuivis très longtemps car l’équilibre qu’ils permettent de maintenir est très instable et fragile.
Une sonde gastrique (ou sonde d’alimentation) est un tuyau en plastique dont l’extrémité aboutit dans l’estomac. Elle peut servir à vidanger l’estomac du patient dans certains cas, ou, plus fréquemment, à nourrir le patient au cours de son séjour en réanimation. Le patient reçoit par cette sonde une alimentation équilibrée, comportant des quantités adaptées de glucides, protéines, lipides, vitamines et sels minéraux. La sonde gastrique peut être insérée par le nez ou par la bouche. Parfois, une sonde qu’on appelle de « gastrostomie » peut être insérée directement dans l’intestin grêle par une petite intervention chirurgicale.
La sonde d’intubation est un tuyau en plastique que l’on passe par la bouche (ou dans de rares cas par le nez) et qui va aller se positionner au niveau du carrefour entre les deux poumons pour permettre la respiration artificielle (ventilation). Elle est généralement fixée avec un cordon qui entoure la tête du patient. Ce dispositif de fixation peut creuser un peu les joues. Il est important que la sonde ne bouge pas pour assurer la ventilation la plus précise et la plus efficace possible.
Il s’agit d’un tuyau en plastique permettant de drainer l’urine de la vessie et que l’on connecte à une poche de recueil. Ces sondes sont indispensables lorsque les patients sont inconscients. Le sondage urinaire participe de la surveillance du bon fonctionnement des reins par le personnel soignant.
Petite intervention qui consiste à placer une sonde respiratoire (tuyau en plastique souple) directement dans la trachée, via une incision à la base du cou. On l’effectue dans le but de faciliter et d’accélérer la récupération d’une autonomie respiratoire lorsque le processus (sevrage) est trop long et/ou inconfortable pour le patient. Dans la plupart des cas, cette trachéotomie est ensuite retirée et l’orifice cicatrise spontanément.
Déplacement d’un patient vers un autre service de l’hôpital pour un examen ou une intervention chirurgicale. Lors de ce transport, la continuité des soins et de la surveillance se poursuit. C’est un acte délicat nécessitant une logistique particulière et un accompagnement médicalisé.
Lorsque le cœur du patient est défaillant, on peut être amené à le remplacer par le cœur d’un donneur qui est décédé. Cette technique nécessite un suivi médical à vie, un régime alimentaire strict, et la prise quotidienne de médicaments anti-rejets. Un greffon cardiaque peut fonctionner correctement plusieurs dizaines d’années.
On parle d’état végétatif lorsque, suite à une lésion cérébrale, et en l’absence de traitements sédatifs, le patient ne présente plus que des réflexes. On peut ainsi constater chez ces patients l’alternance du cycle veille-sommeil, des réflexes aux stimuli comme des mouvements des yeux, des bâillements et des mouvements involontaires. Les patients en état végétatifs sont inconscients de leur état et de leur environnement.
Voir respirateur
La ventilation non invasive est une méthode alternative à l’intubation, qui peut s’utiliser dans certains cas précis. Elle s’effectue avec un respirateur qui insuffle de l’air de la même manière qu’en ventilation invasive mais qui utilise un masque placé hermétiquement sur le visage à la place de la sonde d’intubation.
Les virus sont des micro organismes responsables de maladies. Ils s’introduisent dans les cellules de l’organisme pour se multiplier (« être répliqués »). Ils transmettent des informations qui conduisent les cellules à produire elles-mêmes de nombreuses copies du virus, qui sont alors libérées et vont infecter à leur tour d’autres cellules. Les antibiotiques ne fonctionnent pas sur les virus mais peuvent être utilisés lorsqu’apparaît une surinfection bactérienne dans les suites de l’infection virale.